N°10 - Les Voyelles - Ensérune - Saint-Sulpice - Muhidin Piri Reis - Élémir Bourges - Théopolis
 
 
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Sceau N° 2
ANNÉE 2001
SOLSTICE D'ÉTÉ
 
Le chant des voyelles
Le sel de la matière
 
      Avant les fleuves et les orgiaques repas des vents et des tempêtes, le son incréé dormait dans le berceau du néant. Le créateur alla le réveiller ! Trois principes tantriques comme trois fées se penchèrent sur son berceau L’Essence (Bindu), le son (Nâd), l’impulsion (Spandam). L’humanité gravit une à une les marches de l’évolution, philosophes, savants et théologiens eurent conscience de l’importance des sons. Des Védas à l’Évangile selon Saint-Jean, les Ecri-tures sacrées placèrent la vibration au commencement de la création, et l’homme crut aux ver-tus des sons magiques, à leur puissance et les associa à des danses, des gestes symboliques, des rituels. Chaque chant dans sa bouche était une re-création du monde et chaque retour au silence, une méditation sur son mystère. Ces sons primordiaux se manifestaient sous la forme de voyelles, de maux de puissance, de noms-germe ou Bîja, de formules syllabiques et incanta-toires. Parmi ces sons, le plus connu, OM, le Verbe imprononçable de Dieu qui, dans la tradi-tion hindouiste contient les écritures sacrées et la totalité des harmoniques, mais aussi lES-CHOUAH, LUMEN, ADONAI, ALLELUIA, ou encore le OIW celtique, l’alphabet des arbres etc. Ces mots dits de puissance ne gardaient leurs pouvoirs que s’ils étaient émis avec discernement dans le cercle étroit des initiés et en respectant des règles rituéliques précises. Le chant des voyelles, Démétrios de Phalère, brillant orateur de la Grèce antique, le vantait déjà trois cents ans avant notre ère: “En Égypte, les prêtres chantent les louanges des Dieux en se servant des sept voyelles qu’ils répètent successivement et l’agréable euphorie du son de ces lettres peut tenir lieu de flûte et de cithare.î Ces voyelles qui font la beauté du chant grégorien ou la pro-fondeur des chœurs des moines tibétains génèrent un phénomène acoustique naturel: la pro-duction de fréquences harmoniques. Le passage d’une voyelle à une autre produit des sons flûtés dans l’aigu: Une seconde voie qui s’ajoute au son grave continu. En effaçant par exemple les consonnes du mot ALLELUIA pour ne garder que les voyelles (A, E, U, 1, A), des sons har-moniques purs émergent du chant ainsi obtenu si l’on prend soin de lier chaque voyelle à la suivante, d’accompagner chaque transformation voyellique par un travail d’écoute intérieure. Les prêtres égyptiens utilisaient peut-être ces résonances particulières pour entrer en extase et communier avec le cosmos. La concordance entre les sons de voyelle et les planètes a toujours aiguisé l’imagination des Anciens. Élargir le champ de son ouïe, l’ouvrir aux sublimes sym-phonies du monde. Le philosophe néoplatonicien Jamblique parle de Pythagore: "Sans doute utilisait-il quelques ineffables qualités divines qu’il est difficile d’appréhender et lui seul, semble-t-il pouvait ouïr et comprendre l’harmonie universelle et la consonance des sphères et des étoiles qui en reçoi-vent leur mouvement, où se fait une mélodie plus ample et plus intense que toutes celles qui sont produites par des sons mortels. Or cette mélodie résultait d’aspects dissemblables, des nombreuse différences entre les sons, des vitesses, des grandeurs, des intervalles qui se trouvaient disposés entre eux selon certains ratio hautement musicaux et produisait un mouve-ment, une convolution d’une extrême douceur et d’une beauté fort variée". Nicomaque de Gérase, mathématicien et pythagoricien (premier siècle avant Jésus-Christ) évoque ce concert de l’univers et cette appartenance de la consonne et de la voyelle respectivement au plan maté-riel et divin: les sons de chacune des sept sphères produisent un certain bruit, la première réalisant le premier son, et à ces sons l’on a donné les noms ... (ARTICLE COMPLET SUR ABONNEMENT).
 
 

Philippe BARRAQUÉ
 

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Arthur RIMBAUD 
 
François-Joseph 1er (1830-1916)

Roi de Hongrie et de Bohême, Empereur d'Autriche. La dynastie des Habsbourg qui régna sur l'Autriche de 1278 à 1918 n'apparait de façon certaine qu'au X°Siècle avec gontran le Riche, châtelain d'Altenburg. Cependant certains historiens font remonter les origines de cette famille aux rois mérovingiens. Leur devise était "A E I O U", Austria Est Imperare Orbi Universi 

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